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Le syndrome de l'Orangerie / Grégoire Bouillier
Livre
Edité par Flammarion. Paris cedex 13 - 2024
En se rendant au musée de l'Orangerie, voici que, devant Les Nymphéas de Monet, l'auteur est pris d'une crise d'angoisse. Contre toute attente, les Grands Panneaux déclenchent chez lui un vrai malaise. Sans doute l'art doit-il autant à l'artiste qu'au "regardeur" - mais encore ? Redevenant pour l'occasion le détective Bmore, Grégoire Bouillier décide d'en avoir le coeur net. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ? Monet y aurait-il enterré quelque chose ou même quelqu'un ? Et pourquoi des nymphéas, d'abord ? Pourquoi Monet peignit-il les fleurs de son jardin jusqu'à l'obsession - au bas mot quatre cents fois pendant trente ans ? Obsession pour obsession, commence alors une folle enquête qui, entre botanique, vie amoureuse de Monet et inconscient de l'oeuvre, mènera Bmore de l'Orangerie à Giverny en passant par le Japon et même par Auschwitz-Birkenau, pour tenter d'élucider son "syndrome de l'Orangerie". Lequel concerne plus de monde qu'on l'imagine. Lequel dit qu'entre l'oeil qui voit et la chose qui est vue, il y a un mystère qui n'est pas seulement celui de la peinture.
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" On ne nous a jamais appris à voir avec les yeux "
Les Nymphéas de Monet ? Une montagne de l'impressionnisme, un chef d'œuvre devant lequel tout un chacun s'extasie sur "les mystères enchanteurs des jeux d'eau et de lumière, à l'air vibrionnant devenu palette de verts et de bleus ... sans oublier le sentiment de méditation et de paix intérieure que n'importe qui de normalement constitué éprouve en présence des Nymphéas ". N'importe qui ? Et pourtant ce n'est pas le cas de celui qui est frappé par le syndrome de l'Orangerie ! Aussi, Grégoire Bouillier développe-t-il dans ce roman atypique une enquête loufoque et déjantée sur le secret supposé des Nymphéas... Bien sûr, il vous faudra, avant de l'apprécier à sa juste valeur, résister à l'avalanche, o combien déconcertante, d'apartés, de digressions et parenthèses qui cisaillent régulièrement le récit, de même que ces innombrables onomatopées, jeux de mots et considérations personnelles que l'auteur nous assène. Bref, un style singulier qui peut surprendre le lecteur, interpellé directement et associé, bon gré mal gré, aux élucubrations de l'auteur. Néanmoins, G Bouillier nous en dit beaucoup sur Monet, son rapport à la peinture, à la nature, à la mort , sur sa vie privée... Et si "c'est le regard qui fait l'oeuvre ", "il y a toujours à voir derrière ce que l'on croit comprendre." Les Nymphéas me provoquent toujours une sorte de vague à l'âme, de tristesse sous-jacente... Et vous, à quoi ressemble votre syndrome de l'Orangerie ?
MARIECLAUDEC - Le 30 septembre 2024 à 11:31