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Depuis qu'Otar est parti... / un film de Julie Bertuccelli
Vidéo
Edité par Les films du poisson. S.l. ; Arte France cinéma - 2003
Eka vit avec sa fille et sa petite-fille à Tbilissi, en Géorgie. Otar, son fils chéri, travaille sur des chantiers à Paris et envoie de temps à autre des lettres. Un jour, la fille et la petite-fille apprennent la mort accidentelle d'Otar. Pour épargner Eka, elles décident de tout faire pour lui cacher la vérité...
Choix de langue : flamand ; Choix de sous-titres : français ; 10 scènes coupées (25 min.) commentées par la réalisatrice ; Tbilissi, impressions : montages de photos ; Making-of : la préparation, le 1er jour de tournage, les puces, le parc d'attractions (40 min.).
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Depuis qu'Otar est parti, 1er film (2003) de Luci Bertucelli
Film délicat et lumineux d’une réalisatrice qui sait se couler avec délicatesse dans le vécu de ses personnages féminins. Le film nous montre les réactions, successives et diverses, de trois femmes concernées par l’absence d’un homme. L’homme, c’est Otar, un Géorgien qui est parti au travail à Paris. Les femmes, ce sont sa mère, sa sœur et la fille de cette sœur. Trois femmes qui vivent seules depuis le départ d’Otar. Seules, car la grand-mère est veuve (d’un professeur de français apparemment), sa fille est veuve d’un soldat mort en Afghanistan, et la petite-fille n’a pas d’homme. Elles appartiennent à un milieu qui fut financièrement aisé : jolis meubles, vieux livres français, propriété d’une datcha. Les trois parlent français couramment. Pas d’unité de lieu ni d’unité de temps, les règles classiques de la dramaturgie. Et même pas vraiment d’unité d’action, car, si l’histoire traite principalement de l’histoire de la grand-mère, elle narre également les évolutions de sa petite fille. On suit ces trois personnages, on se prend progressivement d’amitié pour chacune. On se promène avec elles en ville, on va aux marché aux puces de Tbilissi (leur aisance financière est passée, il faut vendre bibelots et mobiliers pour assurer le quotidien), on va au parc, on monte sur la Grande Roue, on célèbre un anniversaire – superbe scène de chant et de danse qui allie un brin d’exotisme et beaucoup d’émotion), on visite aussi les rues de Paris. Je n’en dis pas plus sur le déroulement. Le filme nimbe d’émotivité lumineuse les mensonges qu’on se raconte pour vivre comme en racontait le stalinisme, les conflits entre mère et fille, la souffrance de l’absence, le drame de l’exil. Il s’achève sur un espoir, que l’on sait illusion… mais ne vit-on pas d’illusions ?
PMD - Le 21 août 2024 à 16:42