La dictée / Antoine Laurain
Livre
Edité par Flammarion ; Impr. Floch - 2025
Zéro ! Benjamin a complètement raté sa dictée. Ses parents décident de s'y essayer pour lui donner l'exemple et démontrer, bien malgré eux et sous les rires de leur fils, qu'ils font aussi des fautes. Et pourquoi ne pas prolonger le jeu avec leurs amis lors d'un pique-nique au soleil ? Ils seront une dizaine à plancher sur la dictée la plus difficile de la langue française : celle de Prosper Mérimée. La légende prétend qu'il est impossible de ne pas y faire de fautes... Qui s'en sortira ? Antoine Laurain porte un regard plein de tendresse et d'humour sur notre époque et ses différentes générations, autour de l'emblématique devoir de notre enfance : la dictée, qui, replongeant chacun dans ses souvenirs, pourrait bien renouer les liens entre tous les personnages, petits et grands, de cette histoire.
Avis des bibliothécaires : Avec "La dictée", Antoine Laurain nous embarque dans une histoire originale autour de l’orthographe et de la fameuse dictée de Mérimée. Tout commence avec Benjamin, élève de primaire, qui rate complètement sa dictée. Ce qui aurait pu être un simple mauvais souvenir scolaire prend une tournure familiale inattendue : ses parents, au lieu d’annoncer leur séparation, décident de reprendre l’exercice eux-mêmes. Et contre toute attente, la mère réussit brillamment la dictée… tandis que le père fait des fautes. Plus qu’une affaire d’école, l’orthographe devient ici une affaire de famille, révélant des dynamiques inattendues entre les générations et les liens que tissent les mots. Le roman est truffé d’anecdotes historiques, notamment autour de la dictée de Mérimée, et là, je dois avouer que j’ai appris pas mal de choses. C’est fascinant de voir à quel point l’orthographe peut devenir un enjeu sérieux – même à la cour impériale. Prosper Mérimée, c’est un peu le maître du traquenard littéraire. Il crée cette fameuse dictée en 1857 à la demande de l’impératrice Eugénie… en sachant parfaitement qu’elle était un piège redoutable ! Et ironie suprême : il avoue lui-même qu’il y aurait fait des fautes. J’ai repensé à lui en regardant la série sur George Sand, où il est question de leur relation… et quelle relation ! Un fiasco total. Mérimée passe pour un mauvais coup, et Sand se moque ouvertement de lui. Une scène qui renforce l’image d’un homme dépassé, confronté à une femme libre, mordante et insaisissable. Entre malentendus et humiliations, Mérimée semblait prendre un malin plaisir à tester aussi bien l’intellect que les sentiments… mais cette fois, il était le perdant du jeu. Pour revenir à La dictée, j’ai été moins convaincue par l’atmosphère du roman. Son ton très parisien, son cadre bourgeois, tout ça crée une certaine distance. J’aurais aimé une approche plus universelle, quelque chose de moins élitiste. Son sujet touche tout le monde, mais son ambiance… beaucoup moins. Cela dit, l’orthographe est un vrai terrain de réflexion, et ce livre nous le rappelle bien. "L'orthographe, ce n'est pas seulement une convention, c'est une manière de voir le monde." Voilà une phrase qui donne à réfléchir. Parce qu’au-delà des fautes et des règles, il y a la mémoire, la transmission et les liens humains. Mais au final… déception. J’en attendais peut-être trop. Parce que moi, j’avais adoré «La femme au carnet rouge», un roman plein d’humanité, qui m’avait vraiment touchée. Ici, il manque cette chaleur, cette émotion qui fait qu’on referme un livre en y laissant un petit bout de soi. Dommage.
Rechercher sur BRISE-ES (enseignement supérieur)
Se procurer le document
Autre format
Issus de la même oeuvre
Avis
Avis des lecteurs
-
Déception orthographique : de Mérimée à Antoine Laurain
Avec "La dictée", Antoine Laurain nous embarque dans une histoire originale autour de l’orthographe et de la fameuse dictée de Mérimée. Tout commence avec Benjamin, élève de primaire, qui rate complètement sa dictée. Ce qui aurait pu être un simple mauvais souvenir scolaire prend une tournure familiale inattendue : ses parents, au lieu d’annoncer leur séparation, décident de reprendre l’exercice eux-mêmes. Et contre toute attente, la mère réussit brillamment la dictée… tandis que le père fait des fautes. Plus qu’une affaire d’école, l’orthographe devient ici une affaire de famille, révélant des dynamiques inattendues entre les générations et les liens que tissent les mots. Le roman est truffé d’anecdotes historiques, notamment autour de la dictée de Mérimée, et là, je dois avouer que j’ai appris pas mal de choses. C’est fascinant de voir à quel point l’orthographe peut devenir un enjeu sérieux – même à la cour impériale. Prosper Mérimée, c’est un peu le maître du traquenard littéraire. Il crée cette fameuse dictée en 1857 à la demande de l’impératrice Eugénie… en sachant parfaitement qu’elle était un piège redoutable ! Et ironie suprême : il avoue lui-même qu’il y aurait fait des fautes. J’ai repensé à lui en regardant la série sur George Sand, où il est question de leur relation… et quelle relation ! Un fiasco total. Mérimée passe pour un mauvais coup, et Sand se moque ouvertement de lui. Une scène qui renforce l’image d’un homme dépassé, confronté à une femme libre, mordante et insaisissable. Entre malentendus et humiliations, Mérimée semblait prendre un malin plaisir à tester aussi bien l’intellect que les sentiments… mais cette fois, il était le perdant du jeu. Pour revenir à La dictée, j’ai été moins convaincue par l’atmosphère du roman. Son ton très parisien, son cadre bourgeois, tout ça crée une certaine distance. J’aurais aimé une approche plus universelle, quelque chose de moins élitiste. Son sujet touche tout le monde, mais son ambiance… beaucoup moins. Cela dit, l’orthographe est un vrai terrain de réflexion, et ce livre nous le rappelle bien. "L'orthographe, ce n'est pas seulement une convention, c'est une manière de voir le monde." Voilà une phrase qui donne à réfléchir. Parce qu’au-delà des fautes et des règles, il y a la mémoire, la transmission et les liens humains. Mais au final… déception. J’en attendais peut-être trop. Parce que moi, j’avais adoré «La femme au carnet rouge», un roman plein d’humanité, qui m’avait vraiment touchée. Ici, il manque cette chaleur, cette émotion qui fait qu’on referme un livre en y laissant un petit bout de soi. Dommage.
SABRINAL - Le 16 mai 2025 à 13:27