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Les Kamanga kings / Jamal Mahjoub
Livre
Edité par Actes Sud ; Impr. Floch - 2025
Nouveau roman de Jamal Mahjoub, la formidable et improbable tournée d'un groupe soudanais à travers les Etats-Unis. "Les Kamanga Kings" raconte l'histoire d'un légendaire groupe de jazz qui a unifié le pays avec sa musique à son apogée. Des années après leur dissolution, les membres du groupe reçoivent une lettre les invitant à se produire en Amérique. Le fils de l'un d'eux entreprend alors de reformer les Kamanga Kings. S'ensuit une aventure extraordinaire, de Khartoum (Soudan) à Washington DC puis aux quatre coins des Etats-Unis. A travers ce roadtrip exaltant, Jamal Mahjoub tisse un récit humoristique et universel sur la musique, l'appartenance et l'amour.
Avis des bibliothécaires : Dans Les Kamanga Kings, Jamal Mahjoub nous offre bien plus qu’un road trip musical : il tisse un récit profondément humain, traversé par les tensions du monde contemporain. Rushdy, professeur soudanais et fils d’un musicien disparu, reforme le groupe de jazz de son père pour une tournée aux États-Unis. Ce voyage devient une quête de mémoire, d’identité, et de liberté.
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Un hommage aux voix etouffés
Dans Les Kamanga Kings, Jamal Mahjoub nous offre bien plus qu’un road trip musical : il tisse un récit profondément humain, traversé par les tensions du monde contemporain. Rushdy, professeur soudanais et fils d’un musicien disparu, reforme le groupe de jazz de son père pour une tournée aux États-Unis. Ce voyage devient une quête de mémoire, d’identité, et de liberté. Le roman résonne avec la situation actuelle du Soudan, marqué par la guerre civile, la censure, et l’exil. Les musiciens sont recherchés par le régime, et leur art devient un acte de résistance. « Quand un pays chasse ses meilleurs artistes, il se retrouve avec des écoliers et des ingénieurs dépourvus d’imagination… » (p.112) Mais l’Amérique, loin d’être idéalisée, est décrite comme un espace paradoxal : terre de liberté pour ceux qui fuient l’oppression, mais démocratie sur le déclin pour ceux qui y vivent. «Vous êtes dans le berceau de la démocratie… Franchement, ce n’est pas l’impression qu’on a en ce moment. » (p.321) Ce regard critique donne au roman une profondeur politique sans jamais tomber dans le discours militant. Mahjoub alterne humour (la découverte des toilettes américaines !), tendresse (les échanges et les liens entre les différents protagonistes), et gravité (les discussions sur la religion, la corruption, et le poids du passé). Le concert final devient un hommage à ceux qu’on a oubliés, à ceux qui n’ont jamais eu cette chance. Ce roman est un appel. À ne pas renoncer. À ne pas se taire. À croire encore que l’art peut dire ce que les régimes veulent taire. Et que même dans le chaos, il reste des voix à entendre. Ce n’est pas seulement une fiction musicale : c’est une fresque politique, un hommage aux voix étouffées, et une invitation à croire encore en la beauté, même quand tout vacille.
SABRINAL - Le 05 novembre 2025 à 20:35