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Baby blue / Bim Eriksson
Livre
Edité par Cambourakis - 2022
Première bande dessinée de l'artiste suédoise Bim Eriksson traduite en France, cette puissante dystopie dénonçant les dérives du capitalisme nous plonge dans une société fasciste où le bonheur est imposé pour garantir la productivité. Tous les dépressifs ou mélancoliques se trouvent internés de force pour un traitement visant à les convertir en gens heureux. Un album engagé, inspiré par les écrits de George Orwell, Karin Boye et les luttes féministes, qui réfléchit aux modes de résistance possibles dans une société contrainte.
Avis des bibliothécaires : "Manger, bouger" ; "manger au moins cinq fruits et légumes par jour" ou encore "évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé". Nous nous sommes habitués à voir notre santé physique auscultée par les pouvoirs publics. Qu'en est-il de notre santé mentale ? Cette BD dresse un monde où nous nous devons d'être heureux, sociables, de conserver un masque de bienséance. Bien-sûr, une résistance existe et elle est au centre de ce récit. Faisant tomber le fantasme d'une contestation glamour et sans risque pour ceux qui s'y engagent, Bim Eriksson démontre que la lutte implique de la violence, de la précarité. Le dessin retranscrit l'aridité de cette société dystopique : il est en angle droit, maîtrisé. La palette chromatique est réduite aux gammes de blancs livides et de bleus administratifs. Plutôt que des réponses toutes faites, Baby Blue est de ces lectures exigeantes et novatrices qui ouvrent nos réflexions et interroge notre sentiment de normalité.
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Avis des lecteurs
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Bonne santé mentale, notre devoir moral
"Manger, bouger" ; "manger au moins cinq fruits et légumes par jour" ou encore "évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé". Nous nous sommes habitués à voir notre santé physique auscultée par les pouvoirs publics. Qu'en est-il de notre santé mentale ? Cette BD dresse un monde où nous nous devons d'être heureux, sociables, de conserver un masque de bienséance. Bien-sûr, une résistance existe et elle est au centre de ce récit. Faisant tomber le fantasme d'une contestation glamour et sans risque pour ceux qui s'y engagent, Bim Eriksson démontre que la lutte implique de la violence, de la précarité. Le dessin retranscrit l'aridité de cette société dystopique : il est en angle droit, maîtrisé. La palette chromatique est réduite aux gammes de blancs livides et de bleus administratifs. Plutôt que des réponses toutes faites, Baby Blue est de ces lectures exigeantes et novatrices qui ouvrent nos réflexions et interroge notre sentiment de normalité.
LéaCB - Le 28 décembre 2022 à 10:07