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Les effacées / Marine Carteron
Livre
Edité par Editions du Rouergue. Rodez cedex9 - 2025
« Elle est exactement comme cette fille dans le tableau.
Elle a été effacée, oubliée. »
Pendant une sortie scolaire, Jo se retrouve enfermée dans un placard du musée d'Orsay. La voilà seule, dans l'obscurité, au milieu des tableaux.
Seule ? Pas vraiment... Une mystérieuse Virginie se met à lui parler. Virginie a une histoire à lui raconter, la sienne et celles des effacées : des femmes peintes puis invisibilisées par Gustave Courbet.
Jo le sent, même si plus d'un siècle les sépare, leurs douleurs se ressemblent et cette rencontre va la changer à jamais...
Avis des bibliothécaires : Ce roman en vers libres a touché quelque chose de profond, de nécessaire. Il interroge, bouscule et laisse une empreinte durable. Issu d’une esquisse née lors d’un atelier sur le thème Une nuit au musée, le texte prend racine dans une anecdote troublante : celle de Virginie, compagne de Gustave Courbet, effacée d’un tableau après l’avoir quitté. Ce geste d’effacement devient le fil rouge du roman, porté par deux années de recherches sur Courbet, Proudhon et les femmes volontairement retirées des œuvres. En moins de 150 pages, Les Effacées met en lumière les absences sciemment orchestrées. Ce ne sont pas des oublis involontaires : ce sont des effacements conscients, des mises à l’écart réfléchies. Sans lourdeur militante, Marine Carteron donne corps et voix à celles qu’on a jugées trop libres, trop instruites, trop présentes. Joséphine, lycéenne victime d’un acte cruel, incarne cette invisibilité contemporaine. Cloîtrée dans un musée vidé, sa divagation nocturne devient miroir des femmes gommées des tableaux, des récits, de la mémoire collective. Virginie, peinte puis remplacée par L’Homme blessé, illustre ce geste brutal de retrait. Euphrasie, effacée du tableau de Proudhon pour être trop lettrée, vient compléter cette galerie de figures niées. La narration, multiple et mouvante, trouble volontairement les repères. Les voix s’entrelacent, les temporalités se fondent, le récit s’épaissit — jusqu’à ce que même la lectrice ne sache plus distinguer fiction et réalité.
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Les tableaux où elles ne sont plus
Ce roman en vers libres a touché quelque chose de profond, de nécessaire. Il interroge, bouscule et laisse une empreinte durable. Issu d’une esquisse née lors d’un atelier sur le thème Une nuit au musée, le texte prend racine dans une anecdote troublante : celle de Virginie, compagne de Gustave Courbet, effacée d’un tableau après l’avoir quitté. Ce geste d’effacement devient le fil rouge du roman, porté par deux années de recherches sur Courbet, Proudhon et les femmes volontairement retirées des œuvres. En moins de 150 pages, Les Effacées met en lumière les absences sciemment orchestrées. Ce ne sont pas des oublis involontaires : ce sont des effacements conscients, des mises à l’écart réfléchies. Sans lourdeur militante, Marine Carteron donne corps et voix à celles qu’on a jugées trop libres, trop instruites, trop présentes. Joséphine, lycéenne victime d’un acte cruel, incarne cette invisibilité contemporaine. Cloîtrée dans un musée vidé, sa divagation nocturne devient miroir des femmes gommées des tableaux, des récits, de la mémoire collective. Virginie, peinte puis remplacée par L’Homme blessé, illustre ce geste brutal de retrait. Euphrasie, effacée du tableau de Proudhon pour être trop lettrée, vient compléter cette galerie de figures niées. La narration, multiple et mouvante, trouble volontairement les repères. Les voix s’entrelacent, les temporalités se fondent, le récit s’épaissit — jusqu’à ce que même la lectrice ne sache plus distinguer fiction et réalité.
SABRINAL - Le 25 juillet 2025 à 20:41